BIBLIOTHEQUE


Ladavann, une orchidée sauvage*

Journal d'une jeune fille handicapée sous les Khmers rouges

Ladavann, une orchidée sauvage

"Ce livre est beaucoup plus qu'une belle surprise : poignant, d'une légèreté qui ramène au pays, avec au bout du récit, le triomphe absolu d'une jeune fille contre la barbarie." 

Pierre-Louis BASSE  (octobre 2007) Europe 1

* livres disponibles auprès et avec dédicace de l'auteure


Revue de presse

Ecoutez les interview de Lada Vallantin Dulac à la radio : ( MP3)

- "Faites comme chez vous" - Europe 1, avec Pierre-Louis Basse - samedi 21 février 2009 - avec messieurs Sysorith Keth, Président de l'association Ponleu Kampuchea, Bertrand Mussotte, documentariste et Hoc Pheng Chhay, Président du comité des victimes des Khmers Rouges.
- "Signes particuliers" - RFI, Radio France International, avec Pierre-Edouard Deldique - 26 mars 2008
- "Faites comme chez vous" - Europe 1, avec Pierre-Louis Basse -  dimanche 2 décembre 2007

Ils en ont parlé :

Eurasie webzine
- 28 octobre 2008
Viva presse - 6 mars 2008
Puteaux Infos - n° 202, fév. 2008, p. 23
Les Enfants du Mékong - n° 150, déc. 2007, p. 22
Montreuil Dépêche Hebdo - n° 458 du 5 déc. 2007, p. 7
- Le Figaro Littéraire - 26 oct. 2007, p. 3


Fiche technique

AUTEUR : Joëlle CUVILLIEZ et Lada VALLANTIN DULAC 

EDITEUR : la Société  d'Edition Cheminements a fait faillitte en 2010 - (NOTA : "je n'ai pas touché un seul centime de droits d'auteur de la maison d'édition Cheminements... Celle-ci a été mise en liquidation judiciaire le 25 mai 2010 ! Reprise par la société Fabrica-Libri avec sa marque l'Apart qui a continué en 2010 et 2011 à commercialiser le stock de mon livre sans mon accord, sans contrat d'auteur et sans me verser de dédommagements ! Belle mentalité !!! Il y a heureusement un grand choix d'éditeurs pour les auteurs qui cherchent une première maison d'édition !")

COLLECTION : Ma part de vérité 
PARUTION : Octobre 2007, 292 p., cahier photos.
ISBN : 9 782844 785985


Résumé

Lada Vallantin Dulac (Lada Pen) grandit au sein d’une famille nombreuse, aimante et aisée, à Batdambang, grande ville et l'une des provinces située au nord-ouest du Cambodge. Comme de nombreux enfants dans le monde, elle va à l’école, aide sa maman, joue avec ses amies, se chamaille avec ses frères et sœurs, participe avec joie aux fêtes qui rythment la vie des siens, la vie de son pays.
Pourtant, le peuple khmer connaît au Cambodge, depuis longtemps déjà, la guerre et l’îlot de paix et de tranquillité qu’est la famille implose brutalement quand les Khmers rouges prennent le pouvoir en 1975. Comme des millions Cambodgiens, Lada et les siens sont chassés de leur maison et contraints de travailler aux champs, la faim au ventre. La famille est séparée, déchirée.
Au moment précis où son pays se désintégrait, elle développa une polyarthrite rhumatoïde infantile qui déforme toutes ses articulations. Comme si elle se mettait à vivre dans sa chair le mal qui rongeait son pays. Son énergie, sa vitalité, à l’instar de celles de ses compatriotes, lui permirent de survivre puis de fuir son pays ensanglanté.
Réfugiée en France, elle rattrapera avec acharnement son retard scolaire, arrivera à une maîtrise parfaite de la langue de son pays d'adoption. Longtemps hospitalisée dans divers établissements, elle sera opérée à maintes reprises et arrive aujourd’hui, malgré son handicap, à mener une vie normale.


EXTRAITS

A l'école

13 septembre 1974
... A la maison, mon public m’est acquis : je suis la vedette de la famille. Il ne s’agit pas de pousser la chansonnette comme ça, n’importe comment, non, non ! Par exemple, quand je suis chez ma grand-mère maternelle, yey Uch Soy, la compétition est rude entre cousines. Je suis très attentive à la mise en scène, aux décors, au confort de mon public. Je suis à la fois artiste, coach, agent. Je soigne mon apparition sous les sunlights, en l’occurrence celle des lampes à pétrole puisque l’électricité n’arrive pas encore à la campagne, j’avance lentement, le regard perdu au loin et m’arrête à un mètre du parterre de mes frères et sœurs, des parents, cousins, cousines, oncles, tantes et grands-parents dont j’imagine que le cœur bat à tout rompre, comme le mien. Je marque un temps d’arrêt puis m’élance d’un air particulièrement tragique :
    « Je crie ton nom mais dans le ciel obscurci,
    mon appel se perd dans le bruit du tonnerre…
    Je suis désespérée car mon amour est trahi,
    tu me délaisses pour en épouser une autre.
    Je ne pleurerai jamais assez mes regrets de t’avoir offert ma virginité,
    jusqu’ici, j’ai pleuré des chagrins d’enfance,
    mais jamais de chagrins d’amour,
    à présent, je sais combien ceux-ci font mal.
    Mes larmes coulent malgré mon effort pour les retenir… »
Ma mère et ma grand-mère, elles aussi, ne font aucun effort pour masquer leur émotion. Mes cousins, mes frères et sœurs applaudissent à tout rompre : je suis le rossignol de la famille ! Yey Soy me complimente :
« Quel phénomène de mémoire, ma grande, aucune nouvelle chanson ne t’échappe ! »
Je l’amuse aussi beaucoup, à chaque fois, en lui chantant à tue-tête un air racontant l’histoire de la jeune fille qui, au départ, ne voulait pas se marier et à qui sa mère demande :
« T’es-tu jamais nettoyé les oreilles avec des coton-tiges ? Cela t’a-t-il fait du bien ? »
                            « Oh oui, maman, énormément du bien », répond la fille.
                            « Prendre mari procure un plaisir plus grand que cela, » explique la mère.
                             « Oh, si c’est comme cela, je prendrai dix époux ! » réplique la fille.
J'adore cette chansonnette que j'associe toujours au rire sonore de yey Soy...

*******
La faim
« Partout, les soldats répondent à l'appel de l'organisation révolutionnaire. Ils décident de lutter pour obtenir l'auto-suffisance alimentaire et en plus élèvent des bœufs, des poules, des canards. Ils plantent aussi des légumes et des arbres fruitiers et font tous leurs efforts pour soulager les fardeaux de la population... »

                                                                                                                        Le Quotidien du Peuple chinois (17.04.1976)
4 novembre 1976
L'étau se resserre. Même les plantations individuelles ne sont plus autorisées. Les Khmers rouges sont allés arracher les légumes du jardin. Les hommes doivent assurer les repas de la collectivité en allant chaque jour pêcher, cultiver et ramasser du riz dans les rizières.
Mes frères me rapportent que dans certaines rizières, il n’y a plus de bœufs pour tirer les charrues. Ce sont les hommes qui les remplacent pour labourer la terre.
Jusqu'à présent, nous avons vécu grâce aux provisions cachées de tâ Krem, grâce aux fruits confits et aux gâteaux à la noix de coco que confectionnait clandestinement yey Thom. Mais très vite, les Khmers rouges nous ont demandé de mettre en commun nos réserves de riz avec les familles du village pour qu’elles soient redistribuées de façon équitable. Ils ont même confisqué les ustensiles de cuisine :
« Ce n’est plus la peine de garder tout ça chez vous, à partir de maintenant, nous allons manger tous ensemble, comme des frères. », ont-ils ordonné...
... Mais pire que la privation de liberté, pire que la douleur et la maladie, il y a la faim. C’est une main crochue qui agrippe le ventre du matin au soir, une araignée vorace qui dévore toutes les pensées, surtout les plus joyeuses. Manger devient une préoccupation de tous les instants. Je ne réfléchis plus, je ne rêve plus, si ce n’est de manger. J’aimerais que ma mémoire devienne anorexique parce que la valse des jours heureux continue de me hanter cruellement...

*******
--> Ecoutez des chansons citées dans l'ouvrage :

    - La danseuse khmère (mp3)

    - La déchirure  (mp3)

    - Vivre heureux   (mp3)

         - Paroles et musiques de Christophe Vallantin Dulac - Dépôt INPI - SACD

Conseil : pour entendre rapidement ces chansons, réglez les préférences de votre logiciel-son afin qu'il lance l'écoute avant de finir le téléchargement du fichier.
*******


Copyright © 1997-2011 - www.liberte-egalite-fraternite.org
Lada et Christophe Vallantin Dulac