Ladavann,
une orchidée sauvage*
Journal
d'une jeune fille
handicapée sous les Khmers rouges

"Ce
livre est beaucoup plus qu'une belle surprise : poignant, d'une
légèreté qui ramène au
pays, avec au bout
du récit, le triomphe absolu d'une jeune
fille contre la
barbarie."
Pierre-Louis BASSE (octobre
2007) Europe 1
* livres disponibles auprès et avec dédicace de l'auteure
Ecoutez
les interview de Lada Vallantin Dulac à la radio : (
MP3)
-
"Faites
comme chez vous" - Europe 1, avec
Pierre-Louis Basse - samedi 21 février
2009 - avec messieurs Sysorith Keth, Président de l'association
Ponleu Kampuchea, Bertrand Mussotte, documentariste et Hoc Pheng Chhay,
Président du comité des victimes des Khmers Rouges.
-
"Signes
particuliers"
- RFI, Radio France International, avec
Pierre-Edouard
Deldique - 26 mars 2008
-
"Faites
comme chez vous" - Europe 1, avec
Pierre-Louis Basse - dimanche 2 décembre
2007
Ils en
ont parlé :
Eurasie
webzine - 28 octobre 2008
Viva
presse - 6 mars 2008
Puteaux Infos -
n°
202, fév.
2008, p. 23
Les
Enfants
du Mékong - n° 150,
déc. 2007, p. 22
Montreuil Dépêche Hebdo
- n° 458 du 5 déc. 2007, p. 7
- Le
Figaro Littéraire - 26 oct. 2007, p. 3
Fiche
technique
Résumé
EXTRAITS
A l'école
13 septembre
1974
... A la
maison, mon public m’est acquis : je suis la vedette
de la famille. Il ne s’agit pas de pousser la chansonnette
comme
ça,
n’importe comment, non, non ! Par exemple, quand je
suis
chez ma grand-mère maternelle, yey Uch Soy, la
compétition est rude entre cousines. Je suis très
attentive à la mise en scène, aux
décors, au
confort de mon public. Je suis à la fois artiste, coach,
agent. Je soigne mon apparition sous les sunlights, en
l’occurrence
celle des lampes à pétrole puisque
l’électricité n’arrive pas
encore à la
campagne, j’avance lentement, le regard perdu au loin et
m’arrête à un mètre du
parterre de mes
frères et sœurs, des parents, cousins, cousines,
oncles,
tantes et grands-parents dont j’imagine que le cœur
bat
à tout rompre, comme le mien. Je marque un temps
d’arrêt puis m’élance
d’un air
particulièrement tragique :
« Je crie ton nom
mais dans le ciel obscurci,
mon appel se perd dans le bruit du tonnerre…
Je suis désespérée car mon amour est
trahi,
tu me délaisses pour en épouser une autre.
Je ne pleurerai jamais assez mes regrets de t’avoir offert ma
virginité,
jusqu’ici, j’ai pleuré des chagrins
d’enfance,
mais jamais de chagrins d’amour,
à présent, je sais combien ceux-ci font mal.
Mes larmes coulent malgré mon effort pour les
retenir… »
Ma
mère et ma grand-mère,
elles aussi, ne font aucun effort pour masquer leur émotion.
Mes
cousins, mes frères et sœurs applaudissent
à tout
rompre : je suis le rossignol de la famille ! Yey Soy
me
complimente :
« Quel
phénomène de
mémoire, ma grande,
aucune nouvelle chanson ne
t’échappe ! »
Je
l’amuse aussi beaucoup, à chaque fois, en lui
chantant
à tue-tête un air racontant l’histoire
de la jeune
fille qui, au départ, ne voulait pas se marier et
à qui
sa mère demande :
«
T’es-tu jamais nettoyé les oreilles avec des
coton-tiges ? Cela t’a-t-il fait du bien ?
»
« Oh oui, maman, énormément du
bien », répond la fille.
« Prendre mari procure un plaisir plus grand que
cela, » explique la mère.
« Oh, si c’est comme cela, je prendrai dix
époux ! » réplique la
fille.
J'adore
cette chansonnette que j'associe toujours au rire sonore de yey Soy...
*******
La
faim
«
Partout, les
soldats répondent à l'appel de
l'organisation révolutionnaire. Ils décident de
lutter
pour obtenir l'auto-suffisance alimentaire et en plus
élèvent des bœufs, des poules, des
canards. Ils
plantent aussi des légumes et des arbres fruitiers et font
tous
leurs efforts pour soulager les fardeaux de la population... »
Le Quotidien du Peuple chinois
(17.04.1976)
4 novembre
1976
L'étau
se resserre. Même les plantations
individuelles ne
sont plus autorisées. Les Khmers rouges sont
allés
arracher les légumes du jardin. Les hommes doivent assurer
les
repas de la collectivité en allant chaque jour
pêcher,
cultiver et ramasser du riz dans les rizières.
Mes
frères me rapportent que dans certaines
rizières, il
n’y a plus de bœufs pour tirer les charrues. Ce
sont les
hommes qui les remplacent pour labourer la terre.
Jusqu'à
présent, nous avons vécu
grâce aux
provisions cachées de tâ Krem, grâce aux
fruits
confits et aux gâteaux à la noix de coco que
confectionnait clandestinement yey Thom. Mais très vite, les
Khmers rouges nous ont demandé de mettre en commun nos
réserves de riz avec les familles du village pour
qu’elles
soient redistribuées de façon
équitable. Ils ont
même confisqué les ustensiles de cuisine :
« Ce
n’est plus la peine de garder tout
ça chez
vous, à partir de maintenant, nous allons manger tous
ensemble,
comme des frères. », ont-ils ordonné...
... Mais
pire que la privation de liberté, pire que la
douleur
et la maladie, il y a la faim. C’est une main crochue qui
agrippe
le ventre du matin au soir, une araignée vorace qui
dévore toutes les pensées, surtout les plus
joyeuses.
Manger devient une préoccupation de tous les instants. Je ne
réfléchis plus, je ne rêve plus, si ce
n’est
de manger. J’aimerais que ma mémoire devienne
anorexique
parce que la valse des jours heureux continue de me hanter
cruellement...
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--> Ecoutez des chansons citées dans
l'ouvrage :
- La danseuse khmère (mp3)
- La déchirure (mp3)
- Vivre heureux
(mp3)
- Paroles et musiques de
Christophe Vallantin
Dulac - Dépôt INPI - SACD
Conseil
: pour entendre rapidement ces chansons,
réglez les
préférences de votre logiciel-son afin qu'il
lance l'écoute avant de
finir le téléchargement du fichier.
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Lada
et Christophe Vallantin Dulac