BIBLIOTHEQUE




PEINTURES MURALES

DES MONASTERES BOUDDHIQUES AU CAMBODGE




FICHE TECHNIQUE

  • AUTEUR : Jacqueline et Guy NAFILYAN
    EDITEUR : Editions Maisonneuve et Larose / UNESCO - France
    DATE PARUTION : 1998
    NOMBRE DE PAGES : 96
    ISBN Maisonneuve et Larose : 92-3-203455-7
    ISBN UNESCO : 2-7068-1256-7

  • Contient :
    - 102 photographies et illustrations en couleurs.


  • AVANT-PROPOS

    "Nous n'avons pas la prétention de présenter ici une étude exhaustive des peintures des monastères bouddhiques du Cambodge
    Un tel ouvrage ne saurait être envisagée dans l'état actuel de notre documentation.

    Un inventaire complet des monastères du Cambodge n'a jamais été réalisé et chaque décennie voit disparaître de nouveaux sanctuaires. Devant cette situation, il nous a paru souhaitable de regrouper les documents existants en notre possession, et de faire une présentation des peintures disparues ou encore existantes, à travers une brève étude de leur spécificité.

    Le nombre des bâtiments conventuels décorés de peintures traditionnelles est assez limité et leur ancienneté n'excède pas la deuxième moitié du XXe siècle.
    En une si courte période, il n'est guère possible de déterminer une chronologie.
    De plus, à quelques exceptions près, la date de leur réalisation est souvent difficile à connaître et écarte toute approche historique.

    Le seul ordonnancement qui nous ait paru possible est un classement en fonction de la commande : un art noble, généralement issu de commandes royales ou princières, fortement inspiré par l'art thaï ; et un art populaire.
    Dans la première tendance se rangent vat Chadotes à Oudong, vat Prah Keo Morokot (la Pagode d'argent), vat Sisowath Ratanararn, vat Phnom Del à Phnom Penh.
    Ce sont généralement des oeuvres réalisées par des artistes officiels comme oknha Tep Nirnit Mak et son équipe.
    Cet art officiel a inspiré des artistes locaux, plus près de la vie quotidienne, qui ont réalisé un art populaire authentique plus spécifiquement cambodgien.
    Les peintures de vat Kornpong Tralach Krorn illustrent parfaitement cette deuxième tendance, et nous serviront de référence. on peut également classer dans celles-ci les peintures de vat Bo (Siem Reap).

    En entreprenant ce travail, nous savions l'insuffisance de l'information dont nous disposions. Aucune étude fondamentale n'a été réalisée à ce jour, bien des sanctuaires ont été détruits, ou leurs peintures effacées.
    Le magnifique décor mural du Vihara de Prah Keo Morokot, ou celui de vat Unalorn à Phnom Penh n'existent plus.
    La pagode vat Chadotes à Oudong, datant de 1867, possèdait de très belles peintures de commande royale. Elle a été détruite à la suite des évènements de 1975.
    A Battambang, les peintures de vat Kornpong Sirna n'existent plus et le Vihara du monastère de Kornpong Tralach Krorn a été démoli.

    De toutes ces peintures disparues, il reste parfois des couvertures photographiques souvent incomplètes et généralement en noir et blanc. Les seules bases de notre travail reposent sur une documentation privée. Notre ambition en entreprenant cet ouvrage est de faire naître un réel intérêt pour cet art en péril.
    Puisse ce livre susciter une prise de conscience de l'intérêt et de l'urgence d'une opération de sauvetage des peintures encore existantes et aboutir à une réhabilitation d'un patrimoine méconnu, authentique mémoire de la culture cambodgienne !"


    SOMMAIRE

    Préface . p.4

    Avant-propos . p.5

  • CHAPITRE I. NOTIONS PRELIMINAIRES
    Répartition géographique . p.8
    Localisation dans l'architecture . p.9
    Lecture des peintures.p.14
    Sens et destination. p.16
    Du quotidien au merveilleux . p.18

  • CHAPITRE II. PEINTURE ET SOCIETE

        A. Les thèmes .
    Les Jataka . p.21
    La vie du Bouddha. p.33
    Le Reamker (version cambodgienne du Ramayana) . p.45     B. Les influences étrangères
    I. Influence thaîlandaise . p.65
    II. Influence chinoise. p.66
    III. Influence de l'occident . p.68

  • CHAPITRE III. L'ECRITURE

    A. L'exécution : procédés et pratiques de métier
    La peinture murale traditionnelle. p.72
    Les pigments . p.74
    Les outils . p.76
    Les hommes . p.76

    B. Le style
    L'art du dessin . p.77
    La figuration del'espace (perspective) . p.81
    La composition. p.84

  • CONCLUSION : Expression d'une société. p.89

        Glossaire .p.90

        Table des illustrations. p.93


  • CONCLUSION : EXPRESSION D'UNE SOCIETE

    "Arrivé au terme de nos réflexions, nous constatons que les deux sources d'inspiration de cette peinture, le monde merveilleux de la mythologie et l'observation de la vie quotidienne ont abouti à deux vocabulaires, à deux styles différents.

    Un style officiel, pour les peintures émanant de commandes royales ou princières, qui s'exprime dans une écriture traditionnelle et codifiée.
    Les dieux et les hommes y sont représentés dans un hiératisme solennel, impassibles dans les situations les plus pathétiques. On y lit le respect de l'autorité et de la hiérarchie, l'obéissance à ce qui est établi, l'admiration pour les dieux et leur mandataire sur Terre.

    L'autre style est fortement inspiré de la vie quotidienne et utilise un vocabulaire formel imaginatif et vivant qui permet à l'artiste de donner libre cours à sa sensibilité. Ce demier y exprime son goût pour la musique, la danse et la fête, que tout Cambodgien possède d'une façon innée. Il a le sens de l'humour et sait se moquer de lui-même.
    Les deux styles s'expriment dans une écriture plastique de grande qualité où le sens du décoratif s'allie au souci de l'élégance des lignes et à l'équilibre des masses, deux soucis qui étaient déjà la préoccupation des maîtres d'oeuvre angkoriens.

    Cette peinture se rattache probablement à une tradition très ancienne qui remonte aux XVI et XVIII siècle, sans doute hérité de l'Inde, et qui a aujourd'hui complètement disparu des mémoires.
    Au-dela de cet oubli, les peintures du XIX siècle qui nous sont parvenues témoignent de ce passé et sont la mémoire collective de la culture des Cambodgiens
    Nous savons combiens ces peintures sont matériellement fragiles, d'autant plus fragile que leur environnement climatique est hostile.Ceci pose le problème de leur restauration et de leur protaction qui devient un véritable "devoir de mémoire".
    Puisse ce modeste travail aider à une prise de conscience internationale de la nécessité de sauver les peintures encore existantes, qui font partie du patrimoine de tous ceux qui l'art et la peinture !"
     


  • Retour au sommet.

  • Retour au sommaire principal. HOMEPAGE.


    Copyright © 1997-1998
    Christophe Vallantin-Dulac