Voici la suite de "Mes souvenirs doux et amers" (Hachette-Stock, 1981) qui couvraient la période de 1922 -année de ma naissance- à 1970 année du coup d'état du général Lon Nol et du prince Sirik Matak, qui, profitant de mon absence et d'un séjour en France et en URSS, prirent le pouvoir à Phnom Penh.
Ces 48 années ne furent pas toujours faciles, mais elles comportèrent des périodes heureuses pendant lesquelles je connus un réel bonheur au sein d'une famille qui m'aimait et d'un peuple -que j'avais rendu indépendant- qui, dans sa grande majorité, m'adorait.
Depuis 1970, jusqu'à ce jour, nous sommes entrés, mon peuple et moi, dans la période la plus noire, la plus humiliante, la plus douloureuse, la plus désespérée de notre histoire.
Je vous raconterai ici ma vie et mon séjour de 3 ans chez les Khmers rouges, au "Kampuchéa Démocratique" (de décembre 1975 à janvier 1979) car j'ai eu le triste privilège d'être prisonnier de fait par les Khmers rouges et le douloureux honneur de prendre contact, de faon très fugitive, avec mes pauvres compatriotes réduits en esclavage.
Dans " Mes chroniques de guerres... et d'espoir" (le mot espoir est de l'éditeur, et non de moi qui n'avais -qui n'ai- aucun espoir) je traitais surtout du conflit Cambodge-Vietnam.
Aujourd'hui, je parle. Et je parle des Khmers rouges.